Dispositif d’encadrement des avantages : de quoi s’agit-il ?
Rémunération de travaux de recherche ou d’expertise, prise en charge des frais d’inscription aux congrès, prise en charge des hospitalités aux symposiums, dons en nature ou en espèces… Depuis le 1er octobre 2020, de nouvelles règles sur l’encadrement des avantages consentis par les industriels à certains acteurs de la santé sont entrées en vigueur, avec des conditions plus strictes qu’auparavant et de nouvelles procédures à respecter.
L’objectif est clair : proscrire, sous peine de sanctions, tout octroi d’avantage en espèces ou en nature de la part des industriels en faveur des acteurs de la santé, sous quelque forme que ce soit et de façon directe ou indirecte.
Qui est concerné par le dispositif ?
L’interdiction de recevoir des avantages concerne :
- les professionnels de santé, chiropracteurs, ostéopathes, psychothérapeutes et étudiants se destinant à ces professions
- les associations qui fédèrent ces personnes
- les agents des autorités publiques et de certaines instances administratives au regard de leur influence en matière de santé : par exemple, des agents de la haute autorité de santé, de l’agence nationale de santé publique…
- les membres de certaines commissions, conseils et instances au regard de leur rôle dans l’expertise sanitaire
- les professionnels de santé et étudiants militaires.
L’interdiction d’offrir ou de promettre des avantages s’applique à toute structure ou personne assurant des prestations de santé, fabriquant ou commercialisant des produits de santé pris en charge par la sécurité sociale ou des produits à finalité sanitaire.
Pour connaître la liste détaillée des personnes concernées par les interdictions : la note d’information du 11 septembre 2020
Comment le dispositif encadre-t-il les avantages ?
Le dispositif fixe les conditions dans lesquelles certains avantages peuvent être octroyés :
- ceux non soumis à un contrôle administratif préalable en raison notamment de leur montant négligeable (par exemple, fournitures de bureau dans la limite de 20 € par an) ou de leur nature (par exemple, salaire d’un contrat de travail)
- ceux soumis au contraire à un contrôle administratif préalable dans les conditions prévues par le dispositif (par exemple, convention de recherche, frais d’hospitalité, participation à un congrès). Ces avantages doivent être déposés sur la plateforme correspondante, sous peine de sanctions.
Le dispositif d’encadrement des avantages complète la démarche « Transparence santé » en intervenant avant que l’avantage soit consenti.
Les avantages sans contrôle préalable ou exceptions : quelles modalités, quelle plateforme ?
Il n’existe pas de contrôle pour ces avantages dès lors que les conditions précises définies par le dispositif sont respectées.
Ces avantages devront être déclarés par l’offrant sur Transparence Santé.
Pour connaître la liste de ces avantages et les conditions d’octroi : la note d’information du 11 septembre 2020
Les avantages soumis à un contrôle préalable ou dérogations : quelles modalités, quelle plateforme ?
Pour ces avantages, une convention doit être conclue entre l’offrant et le bénéficiaire.
Ensuite, l’offrant doit la soumettre, accompagnée d’autres éléments obligatoires, à l’autorité compétente (ordres ou ARS) sur l’une des plateformes de télé-procédure :
- IDAHE V2 lorsque la convention concerne les médecins, les étudiants en médecine et personnes morales relevant de l’ordre des médecins
Contact : idahe2-crea-comptes@cn.medecin.fr
- Ethique des professionnels de santé (EPS) lorsque la convention concerne tous les autres bénéficiaires.
A noter : les professionnels de santé et étudiants militaires relèvent du ministère des armées. Il leur revient de prendre directement son attache.
Une fois le dépôt effectué, l’autorité compétente, en fonction du montant de l’avantage, émet des recommandations, accepte ou refuse la demande d’autorisation.
Pour connaître la liste des avantages, les conditions d’octroi et les autorités concernées : la note d’information du 11 septembre 2020
Ces avantages devront également être déclarés par l’offrant sur Transparence Santé.
Avantage illégal : quelle définition, quelles sanctions ?
Un avantage illégal est un avantage consenti qui ne respecte pas :
- le champ des exceptions ou dérogations prévues par le dispositif d’encadrement des avantages
ou - la procédure de contrôle préalable.
Le non-respect de la réglementation est un délit pouvant conduire :
- jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende pour les personnes ayant octroyé un avantage
- jusqu’à un an d’emprisonnement et 75 000 € d’amende pour les personnes ayant reçu un avantage indu
- à des peines complémentaires.
Par conséquent, le non-respect de la réglementation peut déboucher sur des poursuites pénales ainsi que des poursuites disciplinaires par les autorités compétentes pour les professionnels de santé relevant d’un ordre et les étudiants.
Plateforme EPS : mode d’emploi
La foire aux questions à l’attention des professionnels
Afin d’accompagner le déploiement de ce dispositif, la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont élaboré une foire aux questions à l’attention des professionnels. Elle pourra être complétée au fil de l’eau à mesure que de nouvelles questions fréquentes des professionnels seront identifiées. Cette FAQ complète de manière plus pratique la note d’information du 11 septembre 2020, qui reste un document administratif à destination des autorités de contrôle. Cette FAQ ainsi que les fiches pratiques qui la complètent ne sauraient engager ni se substituer à l’appréciation de la licéité d’un avantage par les autorités de contrôle, les services d’enquête et les tribunaux qui serait faite au cas par cas. Par ailleurs, pour toute information sur la télé-procédure IDAHE 2, il vous appartient de prendre contact avec l’Ordre des médecins. Pour toute question sur l’utilisation de la plateforme EPS, merci d’adresser vos demandes à ethique-pro@sante.gouv.fr |